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lui-même, aux gens du monde plutôt qu’aux hommes d’études, mais qui, parfaitement entendu, nous a paru très-propre à faire mieux apprécier la valeur de l’ouvrage entier, et à préparer, en quelque sorte, des lecteurs et des acheteurs à la grande édition qui doit venir se placer à la suite des journaux de Dangeau et de Barbier.

Ce n’est pas, d’ailleurs, le premier abrégé des Mémoires secrets qu’on ait essayé de faire et de publier. Dès l’année 1788, avant même que les derniers volumes de ce vaste recueil eussent paru, Chopin de Versey en avait donné un choix, à Londres, en 2 vol. in-12. En 1808, Merle, qui était alors fort jeune, en publia un nouveau choix en 2 vol. in-8o ; mais ce n’était qu’un mélange d’anecdotes, de bons mots et de pièces de vers, où il ne reste plus rien de l’esprit général qui avait présidé à la composition de l’ouvrage.

Les Mémoires ont fourni, en outre, et depuis longtemps, les matériaux de diverses compilations. « Il n’est pas d’année, disent les éditeurs dans la préface du 31e volume, où il ne paraisse quelque ouvrage prétendu nouveau, composé en entier ou en partie à nos dépens : c’est la Chronique scandaleuse, c’est l’Espion des Boulevards, c’est le Journal des gens du monde ; ce sont les Anecdotes du 18e siècle ; enfin c’est, aujourd’hui, la Correspondance littéraire, politique et secrète. Toutes ces dénomina-