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tions ne caractérisent au fond qu’un plan unique : ce sont autant de corsaires qui, sous des pavillons différents, exercent la même piraterie. »

Si quelques-uns de ces ouvrages, en effet, peuvent être considérés plus ou moins comme des abrégés, des extraits des Mémoires secrets, il n’en saurait être ainsi du dernier, de la Correspondance secrète, qui est un ouvrage tout à fait original, attaché au même pilori que les vrais corsaires par des motifs faciles à comprendre.




Les nouvellistes en plein vent, qui n’avaient pas complétement disparu, s’étaient émus au bruit que faisaient les nouvelles à la main. Ceux des Tuileries surtout, se piquant au jeu, voulurent faire concurrence au salon de madame Doublet ; Métra, leur chef, commença, vers la fin du règne de Louis XV, la publication d’une Correspondance secrète, qu’il continua jusqu’à la Révolution.

Les renseignements sur ce Métra sont assez rares. Grimm nous apprend qu’il avait le plus énorme nez qu’on eût jamais vu en France, et peut-être dans l’univers. « Personne, ajoute-t-il, n’ignore à Paris que cet homme, d’une figure si distinguée, passe régulièrement une grande partie de la journée aux Tuileries, sur la terrasse des Feuillants, à écouter