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comme on le sait, très à la mode dans le siècle dernier. Il n’était pas alors, en effet, jusqu’aux comtes et aux barons de l’empire, qui ne voulussent avoir leur correspondant, et les gens de lettres, de leur côté, étaient très-friands de cette faveur, bien qu’ils n’en retirassent pas toujours autant d’avantages qu’ils s’en étaient promis. Parmi ces rapporteurs, nous nommerons Grimm, La Harpe, Suard, d’Alembert, Thiriot, dont la correspondance avec le roi de Prusse dura dix années. La plupart de ces correspondances sont demeurées inédites, et Buchon, dans ses Souvenirs et courses en Suisse, dit en avoir retrouvé plusieurs dans des bibliothèques particulières d’Allemagne. « C’est, ajoute-t-il, pour la plupart, un journal manuscrit, anecdotique et politique, assez semblable pour la forme à celui de Bachaumont. »

Mais deux des plus importantes pour notre histoire littéraire ont été, depuis longtemps déjà, livrées à la publicité : celle de La Harpe avec le grand-duc de Russie, depuis Paul Ier, publiée en 1804 et 1807, 6 vol. in-8o, et celle de Grimm avec Catherine II, publiée en 1812-1813, 16 vol. in-8o, et dont une nouvelle et excellente édition a été donnée par M. Taschereau en 1829-31.

Ces deux correspondances, qui embrassent à peu près la même période de temps, ont par conséquent entre elles une certaine affinité ; mais les deux écri-