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pirer la défiance et le mécontentement ; ce qui ne manque jamais de produire des plaintes contre les ministres et contre le gouvernement. »


Des considérations de diverse nature déterminaient la tolérance dont on usait par instants envers les bulletinistes. Quelquefois c’étaient des raisons politiques ; c’étaient, d’autres fois, des motifs moins avouables.

Un intendant d’une province du Midi, dit Manuel, effrayé de ce que deux libraires de sa généralité, trop bornés pour connaître le danger de leur commerce, y semaient les bulletins de Paris, dénonça, le 2 décembre 1785, une dame de Beaumont, qui avait laissé couler de sa plume ces phrases sacriléges :


M. l’intendant s’est rendu en voiture, avec toute la pompe et la magnificence possible, devant la maison où se tenait l’assemblée provinciale. Étant là, il l’a fait avertir ; mais, ne voyant point venir les députés, il est monté, a pris place, et a débité un discours si long et si ennuyeux, que tous les membres l’ont laissé seul. L’archevêque de Toulouse, instruit de cette scène, a cru devoir changer la préséance des intendants.


Cette femme d’un lieutenant au régiment provincial de Dijon, à qui le prince de Montbarey avait promis une lieutenance de maréchaussée, et dans les peines de laquelle entrait quelquefois un vicaire de Saint-Benoît, dont la charité affrontait jusqu’à