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représentants de la commune, le district de Saint-Eustache n’a pas cru vaincre un préjugé : il ignorait son malheur. »


On doit convenir aussi que la position du ministère était des plus difficiles : impuissant quand il voulait sévir, il était débordé quand il voulait essayer de la conciliation. Et pour comprendre ses tribulations, il faut se rappeler à quels ennemis il avait affaire. Les gazettes fabriquées dans les salons de Paris, ou dans les taudis de quelques pauvres diables d’écrivains, n’étaient rien en comparaison des infâmes libelles venant de l’étranger, de Londres, surtout, où d’effrontés bandits faisaient métier de ces infamies. À leur tête était l’auteur si tristement célèbre du Gazetier cuirassé, l’infâme Morande dont nous avons fait la connaissance au Courrier de l’Europe. On sait les longues négociations qui s’engagèrent entre les deux gouvernements à propos de cette manufacture de libelles, et la pensée s’y reporte involontairement quand on voit les journaux anglais, dans leurs moments de mauvaise humeur, malheureusement trop fréquents, attaquer la France et son gouvernement avec un acharnement si haineux, si implacable, et si peu motivé. Il y eût eu là un très-piquant chapitre à faire ; mais l’espace me manque, et je ne puis que renvoyer mes lecteurs au livre de Manuel, la Police de Paris -