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LES ANTILLES FRANÇAISES.

des oiseaux. L’émeraude, le rubis, la topaze, a dit Buffon, brillent sur leurs habits. Ils ne les souillent jamais de la poussière de la terre, et, dans leur vie aérienne, on les voit à peine toucher le gazon par instants. Ils sont toujours en l’air, et vivent du nectar des fleurs que leur permet de pomper l’organisation particulière de leur langue. Mais leur petite taille et leur grâce brillante ne les empêchent pas d’avoir un naturel des plus emportés ; ils se battent entre eux avec acharnement et ne cessent de becqueter le chasseur qui s’en est rendu maître. Enfin, le plus remarquable de tous est peut-être l’oiseau moqueur, car à un plumage aussi magnifique il joint une voix qui n’est pas sans agrément. Sa robe est d’or, de pourpre et d’azur, et il semble poursuivre le voyageur égaré dans les bois d’accords qu’il module d’un ton vraiment railleur.

Viennent ensuite les insectes, qui sont innombrables à la Martinique, et des plus incommodes. Ce sont d’abord les abeilles,