Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/105

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1>1.on1zNcn nr LA Toscmvn AU x1u° nr AU x1v• suicuz 85 de citoyen, impatient de mettre son talent et son activité au service de sa patrie, d’y faire triompher son ideal de justice, de pa1·cou1·ir brillaniment la carriere des honneurs, et d`y récolter quelques lauriers. Dante exile n’est plus qu’une épave tragique, sans cesse repoussee loin de la rive par de nouveaux orages. En 1302-1303, il s’associa aux tentatives des << 1`uorusciti » florentins, Guelfes blancs et Gibelins coalisés, pour rentrer dans leur patrie; mais le spectacle des rivalités personnelles et de l’indiscipline, qui vouaient leurs efforts at l’insucces, ne tarda pas a le rebuter. Il se sépara donc de compagnons dont il rougissait, pour << constituer un parti a lui seul n, et il erra pres de vingt ans a travers l’Italie, replié sur lui-méme, tour a tour 1`rémissant d’espoir, et abattu par . de nouvelles désillusions. Nous savons peu de chose de ses pérégrinations : il trouva un accueil bienveillant a Vérone, d’abord aupres de Bartolommeo, et plus tard de Can Grande della Scala; il parait s’étre {ixé a Lucques pour un temps, puis il séjourna aupres des Malaspina, marquis de Lunigiana, sur les confins de Toscane et de Ligurie; une tradition ancienne qui le représente allant a Paris, visiter la célebre Université, n’est confirmée par aucun témoignage contemporain. En 1310, un grand enthousiasme accueillit la venue en Italie de l’empereur Henri VII de Luxem- bourg, sur qui les Gibelins comptaient pour restaurer l’autorité impériale et rétablir la paix dans la péninsule; Dante et les autres bannis ilorentins attendaient beaucoup de lui, mais ce prince mourait en 1313, sans avoir rouvert a personne les portes de Florence. L`exil du poéte 1`ut renouvelé par un décret du 6 novembre 1315, et a deux reprises (en 1311 et en 1316), Dante se vit exclu des graces octroyées a d`autres << fuorusciti ». ll purtagea