Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/113

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LA << nivnvn cominua » 93 ans plus tard; mais il semble bien que nous ayons dans cet épisode capital le complément nécessaire de la Vila Nuova et le premier germe de la Divine Comédie. En tout cas, il estimpossible que, avant 1302, le plan que Dante se proposait de suivre comportét une des parties essentielles de son muvre : l’Enf`er. Ce f`ut l’exil avec ses désillusions et ses amertumes, avec les haines qui s’amassérent dans le cmur du poéte, avec le spectacle désolant de toutes les f`autes, des crimes et des f`olies de ses compatriotes, qui grava profondément dans l’ame de Dante la conviction que l’humanité était arrivée au dernier degré de la corruption, et que le mal régnait en maitre dans le monde. Avant d’initier les homnies ai la pénitcnce et de les diriger dans la voie du salut, il f`allait nécessairement commencer par leur apprendre in détester le péché, et dans ce but leur en présenter une image horrible. La Divine Comédie est donc le fruit de l’expé— rience personnelle du poete et de ses longues méditations ’ surles routes de l’exil : il a mis en muvre toute sa science, tout son cmur, toute sa f`oi pour traduire sous une f`orme saisissunte les vérités qu’il avait apprises h la dure école de la vie. Quant au contenu du poéme, considéré dans son ensemble, on ne peut dire que Dante uit grandement innové. L’a littéra`tu)·e ascétique du Moybn Age, en latin ou en langue Vulg'air'e, en vcrs et cn prose, avait produit une multitude dluzuvrcs destinées adétourucr les bonxmes du péché et a les ramcner it Dieu; Jacopone, Barsegapé, Bonvesin, Giacomino de Vérone n’avaient pas fait uutre chose. Souvent ces exhortationsa la repentance, ces intro- ductions 51 la science divine avaient affecté la forme de visions, de songes, ou de voyages at travers des regions im·agina·i#res, pcuplées de figures allégoriqucs; il suffit de