Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/119

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LA a DIVINE comémz » 99 évident que ces deux défauts entrent pour beaucoup dans les crimes des violents, des trompeurs et des traitres. Si le poete s’est étendu si complaisamment sur les variétés de ces trois catégories de pécheurs — il en aborde la description at partir du chant XII, —— c’est qu’il s’agissait moins pour lui de représenter les dispositions morales abstraites, sources de péché, que les formes concrétes, réelles, que revét le crime; son but était d'en dessiner une image Edéle, vivante, haissable. L'artiste a sans doute conseillé ici le philosophe; et c’est encore l’artiste qui aura senti l’avantage de cette disposition au point de vue de la variété. Car il s’apprétait in ranger les pénitents du Purgatoire dans l’ordre des sept péchés capitaux. Sur les premiers contreforts escarpés de Ia montagne (Anxqnurgaiorio) attendent de commencer leurs expiations ceux qui ne se sont convertis qu’au dernicr moment, ou qui sont morts sans s’étre réconciliés avec l’Eglise. Une fois la porte du Purgatoire franchie, on trouve devant soi une série de sept terrasses circulaires, dont le diamétre est de plus en plus étroit at mesure qu’on se rapproche du sommet; la les ames se puriEent successivement de l’orgueil, de l’envie, de Ia colére, de la paresse, de l’avarice et de la prodi- galité, de la gourmandise et enfin de la luxure, dans l’ordre inverse de celui qui est observé dans l’Enfer; arrivées au plateau supérieur, les ames retrouvent, dans Ie Paradis terrestre, l'état d’innocence absoluo ou Dieu avait créé Adam; elles peuvent des lors prendre leur vol vers Ie Ciel. C’est dans la représentation du Paradis que Ie poéte dut surmonter les plus sérieuses difficultés; car les con- ceptions de plus en plus spirituelles qu’ilavaita exprimer jusqu'a la contemplation méme du Dieu triple et un, r