Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/122

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102 LI'l"l`éRA'1`URE ITALIENNE des gourmands est a peu pres celui de Tantale. Tous ces pénitents d’ailleurs sont appelés a méditer les grands exemples des vertus qu’ils n’ont pas pratiquées, humillté, charité, tempérance, etc. Les élus eux-mémes se pre- sentent dans tel ou tel ciel suivant la nature de leurs mérites, les er esprits aimants » dans le ciel de Vénus, les théologiens dans celui du Soleil, ceux qui ont porté les armes au service du Christ dans celui de Mars, et ainsi des autres. Une haute pensée morale domine donc toute la Divine Comédie; et pour réaliser ce vaste programme dans les moindres détails, Dante a fait appel a toute la science de son temps, histoire, philosophie, astronomie, théologie. Mais l’immense effort de pensée que lui couta son poeme apparaitrait encore insuffisamment, si l’on ne considé- rait pas avec une attention particuliere le role qu’y joue l’allégorie. III L’action de la Divine Comédie aH`ecte la forme d’un voyage accompli par le poete, en une semaine environ, a partir du Vendredi Saint, 8 avril 1300, apres le coucher du soleil. Egaré dans une vallée profonde, au milieu d’une forét inextricable, ou il passe une nuit d’angoisse, Dante en sort au matin, et se propose de gravir une riante colline, que le soleil levant dore de ses rayons; mais trois bétes féroces lui barrent le chemin, et déja il se voit avec terreur replongé dans l’ombre, quand un guide envoyé par Dieu se présente a lui : c’est Virgile. Celui—ci le conduira par un chemin plus long, mais plus sur, vers le but auquel il aspire. Tous deux franchissent la porte