Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/165

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Lzs cnaxns rnécunszuns nn LA iumanssaucn its femmes amoureuses. ll entreprend le Filocolo pour répondre at un désir formcl de Maria d’Aquino; la Fiam- metta porte exactement ce titre : << Libro chiamato Elegia di Madonna Fiammetta, da lei a tutte le donne innamo— rate mandato. » Pour se distraire lui-méme pendant une absence de sa dame, il écrit le Filostrato; et voici com- ment débute la conclusion du Décaméron : cc Tres nobles jeunes femmes, c’est pour votre satisfaction que j’ai entre- pris ce long travail. » Que nous voila loin des luttes apres et tragiques de la vie communale, et des préoccupations politiques, morales et religieuses de Dante! Ici toutparle d’amour, de joics terrcstres, de plaisirs sensucls; on nc soupire, on ne verse de larmes, on ne rugit de colére ou de douleur que pour la perte de ces plaisirs et de ces joies. Pour Boccace, le seul bonheur qui comptc ici—bas réside dans la satisfaction de tous nos désirs, dans la plus grande somme possible de jouissances. Le contraste entre les conceptions morales et poétiques de Dante et celles de Boccace n’est nullc part plus sensiblc que dans les oeuvres ou le voluptueux conteur a voulu imiter son grand devancier, daus l’Ameto, ou Boccace a fait de l’allégorie un usage assez déconccrtant, et surtout dans l’Am0r0sa Visione, poizme en tercets ob l’influence dan- tusque est particulierement remarquable. L’iutcntion déclarée de l’auteur est d’y cnseigner le chemin qui conduit a la félicité éternelle; mais avant de nous intro— duire par la petite porte, étroite et basse, la ie porte dc vie », dans la Hére citadelle qu’il nous préscntc, il par- court le royaume des vanités mondaines, gloire, riches- scs, puissance, plaisirs, et tclle est la séduction qu’exer- cent sur lui ces salles somptucusement décorées et ces jardins délicieux ou il retrouve sa chere Fiammctta, qu’il ne songe plus a en sortir : la vision {init sans que urrinnunr n1·u.mun. {0 . .