Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/173

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comme il convient 5 un vieillard aux yeux de qui tout va de mal en pis; et cette sévérité morose se greH`e par- fois assez bizarrement sur des nouvelles plutot lestes. En somme, si la chronologie ne nous apprenait le con- traire, nous serions tentés de regarder Sacchetti comme un précurseur de Boccace, et comme un continuateur distingué du Ncwellino et de Francesco da Barberino.

La chronique fut, vers la même époque, représentée à Florence par Giovanni Villani —- la chronique et non l’histoire. Car, malgré son intention de composer une sorte d`histoire universelle, en douze livres, depuis la tour de Babel jusqu’5 son temps, Giovanni Villani a entassé sans critique et sans choix les légendes bibliques, classiques ou populaires les plus hétérogenes; il ne s’éleve 5 aucune considération générale sur la liaison des événements entre eux, et s’en tient 5 l’ordre stricte- ment chronologique. Mais ce marchand, qui fut directe- ment mélé 5 la vie publique de Florence, était un obser- vateur clairvoyant, et quand il en vient 5 parler de ce qu’il a pu voir et entendre par lui-méme, son récit, si gnuche qu’il soit, prend un intérét inattendu. Nul ne nous a mieux renseignés que lui sur maints détails de la vie politique et économique de Florence au x1v° siecle (Euvre d’art médiocre, la chronique de Villani a, pour l`historien, une inappréciable valeur. Giovanni étant mort en 1348, Matteo, son frére, puis Filippo, son neveu, continuerent son récit jusqu’en 1364; et l’on uurait peine 5 compter tous les chroniqueurs qui résumerent, remanierent, s’approprierent, chacun 5 sa façon, meme sous forme de contes, et meme en vers, cette oeuvre devenue aussitot populaire.

Cependant les ouvrages ascétiques et didactiques con- tinuuicnt 5 se multiplier; il faut rappeler ici les noms do