Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/191

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1.’uuMAmsM¤ 171 puérilité dc leur imitation et aux vains artifices de leur style. Au contraire les courtes descriptions, un peu superficielles peut-étre, de tout ce qui les entoure, se prétent bien a1*emp10;ae la mythologie; leur imagination prend sans eH`ort un tour idyllique, auquel il leur est aisé d’associer quelque écho de la vie réelle; et aux graces raffinées de l’églogue ou de l’élégie latine, ils aiment at unir les accents naifs de la muse populaire. Or ces caracteres seront précisémeut ceux de la poésie ita- lienne at la fin du xv° siécle : mythologique, descriptive, idyllique, populaire et au besoin villageoise, d’ailleurs pauvre en émotions profondes, et a peu prés incapable de s’iutéresser at des idées abstraites. Le role initiateur de l’humanisme était alors entiére- ment terminé. Longtemps encore pourtant la littératurc latine resta en honneur. La premiére moitié du xv1° siécle vit paraitre de nombreux poémes, les uns religieux, le De partu Virginia (1526) de Sannazar, ou la Chrzlslias (1535) de G. Vida, descriptifs ou didactiques comme ceux de Sadolet, G. Fracastoro et Manzolli. Le lyrisme latin fut cultivé méme par les plus célébres écrivains italiens : Bembo, Castiglione et l’Arioste; — mais Giovanni Cotta, Andrea Navagero et Marcantonio Flaminio ne durent qu’a leurs vers latins la grande renommée dont ils ont joui. Néanmoins cette poésie, de plus en plus factice en son élégance aristocratique, était condamnée a la répé- tition indéfinie des mémes artifices. Le cicéronianisme triomphant, en interdisant l’emploi de locutions et de tournures étrangéres aux wuvres du grand orateur, pri- vait le latin de la seule ressource dont il disposat pour lutter avec les langues vivantes, celle de prendre libre- ment, partout ou ils se rencontrent, les mots nécessaires in l'expression des idécs modernes, et d`en forger de