Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/208

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188 Lirrénarunz X'I`ALlENNE depuis Génes, Milan, Rimini, jusqu’a Home et a Naples, communiquant une activité nouvelle a des foyers secon- daires, qui bientot rivaliseront d’éclat avec Florence. Le plus illustre de ces voyageurs est Léonard de Vinci, un des plus admirables artistes, et le plus grand savanf de son siécle; il se fixa a Milan de 1483 a 1499, y travailla comme peintre, comme sculpteur, comme architecte et comme ingénieur, et groupa autour de lui de nombreux disciples. Léonard reléve aussi de l’histoire littéraire, car il a consigné une multitude de remarques fines et pro- fondes, sur les arts, sur les sujets les plus divers, et én particulier sur la nature, en des écrits, des notes, des fragments trés nombreux, encore incomplétement publiés. La prose italienne n’avait `jamais été maniée, dans le domaine de la science et de la philosophie, avec autant de fermeté et de précision. A tous égards, on peut voir en lui un précurseur de Galilee. A Milan, comme dans la plupart des villes d’Italie en dehors de Florence, c’est le prince et non le peuple qui s’intéresse aux progrés des arts et`des lettres. Sous le régne de Galéas-Marie Sforza, tyran aussi stupide que féroce, le mouvement de renaissance avait été a peu prés nul; son frére Ludovic le More, quelque jugement que l’on porte sur son caractére et sa politique, joua au con- traire son role de mécéne avec distinction. Il eut l’honneur de faire travailler Bramante et Léonard, et sa cour fut fort recherchée; Léonard y retrouva un Florentin, Bernardo ’ Bellincioni (1452-1492), poete burlesque non sans mérite qui mit son talent au service de Ludovic et le flatta sans mesure. Un autre rimeur facétieux, doué de verve et de vigueur dans l’invective, Antonio Cammelli (1436-1502), plus connu sous le nom de << il Pistoia » qu’il devait a sa ville natale, chercha également fortune dans