Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/217

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uz xv• siizcus 197 ont quelque chose de l`éroce, comnxe cette histoire de moine galant assassiné, dont le cadavre attaché sur un étalon, la lance en arret, sert a l’ébaudissement de toute la ville de Salamanque. Le méme défaut de délicatesse upparait d’une facon choquante dans les contes d’amour mais cette rudesse meme est instructive, et permet de mieux apprécier, par comparaison, la fine bonliomie qui caractérise les joyeusetés florentines. A l’cxemple de Boccace, Masuccio introduit d’ailleurs quelque variété dans son muvre : la quatrieme décade contient des his- toires passionnées et tragiques, comme la quatrieme journée du Décaméron, et la cinquieme est réservée aux exemples de magnanimité (dixiéme journée de Boccace). A d’autrcs égards encore on reconnaitl`imitation, souvent maladroite, du célebre conteur florentin; mais les récits de Masuccio valent surtout par__le naturel et la simpli- cité, lorsque l’auteur ne cherche pas a forcer son talent. La meme observation s’applique a son style, constam- ment alourdi parl’usage prétentieux des longues périodes cliéres Ia Boccace; dans les dialogues et les descriptions familiéres, il retrouve sa vivacité, a laquelle ne nuit pas un certain coloris dialectal. L’usage du dialecte, dans l’imitation des refrains popu- laires, est particuliérement remarquable dans la poésie lyrique napolitaine du xv' siécle. De grands seigneurs lettrés, Francesco Galeota (m. 1497), Pietro Iacopo de Jennaro (m. 1508), composent des << strambotti » (stro- phes de six ou plus souvent de huit vers), ou ils s’appli- quent, comme Laurent de Médicis et ses aniis, in repro- duire l’inspiration et le langage des chants aimés du peuple. Cependant sous la plume dc ces poetes aristocra- tiques, fervcnts admirateurs de Pétrarque, a l’imitation duquel ils s’nH`orcent souvent de ec toscaniser », le strain-