Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/237

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LA Pnosz PENDANT LA mumiiznia monui nu xvi• s. 217 III Si la politique est une science et un art, la vie de société, dans les cours princiéres ou dans les cercles de lettrés et d’artistes, eut aussi, au début du xvi° siecle, ses virtuoses et ses théoriciens, qui travaillerent a en rédiger le code; science aimable, art brillant, dont nous avons quelque peine a comprendre aujourd`hui le sérieux, absorbés que nous sommes par mille préoccupations uti- litaires; mais alors le souci de la beauté, de la grace et de l’harmonie servait de base a toute conception morale cle la vie. Deux écrivains surtout ont contribué, par leurs exemples et leurs ouvrages, a fixer les traits du parfait homme de lettres et du parlait homme de cour; comme tels, ils ont exercé une influence considerable sur leur siécle, méme hors d’Italie. Ce sont Pietro Bembo (1470- 1547) et Baldassare Castiglione (1478-1529). Type accom- pli du gentilhomme lettré, élevé a l’école des meilleurs humanistes, le comte B. Castiglione mena l’existence active qui convenait a son rang, au service des marquis de Mantoue dont il était le sujet par sa naissance, et des ducs d`Urbin vers lesquels l’attirait une sympathie natu- relle. Il prit part at mainte expédition militaire, et {`ut chargé d’importantes ambassades, auprés du roi d’Angle· terre Henri VIII, as Rome, en Espagne enfin, ou la mort le surprit. A cette occasion, Charles-Quint écrivit qu’avec lui disparaissait cc un des meilleurs chevaliers du monde », et nous pouvons ajouter, une des figures les plus attachantes et les plus caractéristiques de la Renais- sance a sou apogée: Raphaél a {`ait son portrait, Jules Romain dessina son tombeau, et Bembo rédigea son épitaphe. Les devoirs auxquels l’obligeait son service