Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/251

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LB ¢ nonivn Fumzux » 231 style assoupli et la palette enrichie, puis la période d’épa- nouissement 0i1le poete trouve, dans salangue maternelle, les accents qui traduisent avec plénitude l’idéal de son siecle. Cet épanouissement, chez l’Arioste, fut particulierement rapide et brillant. A partir de 1506 environ, il travailla au Boland furieux, dont la premiére édition, en 40 chants, date de 1516; le poeme ne devait recevoir sa forme défi— nitive, en 46 chants, que dix-sept ans plus tard, en 1532, quelques mois avant la mort de l’auteur. II Exposer en quelques pages le sujet du Roland furieux, et en résumer l’action, est une tache redoutable; car le sujet de ce poeme est éminemment complexe, et l’action se déroule a travers une série ininterrompue d°épisodes entre-croisés, au milieu desquels l`esprit s’oriente malai- sément. Ce n'est pas que le lecteur en éprouve la moindre géne; il est captivé par l’agrément du récit, par la variété des événements, et par la magie du style; mais pour donner une idée d’ensemble de ce charmant dédale, on est réduit a en isoler les éléments principaux que l`Arioste a mélés savamment, et c'est, dans une certaine mesure, trahir ses intentions. Le point de départ du poéte est le Roland amoureux de Boiardo, interrempu lors de l’arrivée des Francais en Italie, en 1494 (p. 194), et auquel il s’avisa de donner une suite et une conclusion. L°imaginalion puissante du comte de Scandiano avait créé tout un monde charmant de courtoisie, de vaillance, d’amour et de sorcellerie, en qui les cours élégantes et frivoles des principautés