Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/291

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LA Poériqvu cLAss1QUE 271 deviennent de plus en plus nombreuses dans la secomle moitié du siécle. Outre leurs discours, les lettrés publient leurs correspondances, pour faire assaut de beau style et d’éloquence, sans avoir d’ailleurs le moindre souci de conserver au genre épistolaire sa sincérité. L’exemple de ces publications fut donné, des 1537, par l`Arétin, qui ne fit pas imprimer moins de six volumes de ses lettres, plus deux volumes de Lettere scritle all’Aretin0 : celui qu’on a surnommé le cc fléau des princes » y distribuait la louange et le blame en proportion des cadeaux qu’il recevait, ou espérait recevoir; aussi devait-il donner la plus grande publicité possible a ces écrits, sur lesquels fut fondée principalement sa scandaleuse fortune. Parmi les autres recueils, il en est, comme l’epzZstolaric de B. Tasso, ou se refléte une aimable physionomie de lettré honnéte, d’homme sensible aux afl`ections familiales. Presque tous sont instructifs, a des degrés divers, pour l’étude de la vie sociale au xv1° siecle : les Lettere di negazi de Giovanni Guidiccioni (1500-1541) ont surtout une importance politique; la correspondance d’Annibal Caro (1507-1566) est une des plus estimées. Dans le genre historique, l’exemple de Machiavel et de Guichardin, joint a l’imitation de Tite-Live, donne naissance a des muvres nombreuses, de valeur inégale.1 La plus considérable a tous e-ards est l’histoire de Florence, par Benedetto Varchi (1503-1565), ou est racontée avec une grande abondance de détails, et assez d’imp*a‘rtialité, la derni`e‘re crise de la liberté; elle s’étend jusqu’a 1538. Varchi n°a rien négligé pour s’entourer des renseignements les plus surs : a cet égard, il se rapproche beaucoup de la conception moderne de l’histoire. Pour la forme, son modele est Tite-Live, notamment dans les discours dont il émaille volontiers_