Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/304

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284 LITTi'.RATURE ITALIENNE avec l’industrieuse élaboration entreprise. entre quarante et cinquante ans, par un lettré de grand talent. Le succes du Pastor fgdo, représenté avec un luxe fastueux a Creme en 1596, h Mantoue en 1598, égala, surpassa meme celui de l’Aminta, et s’étendit bien au dela des frontieres de l’ltalie. Mais le genre était con- damné, par sa nature meme, at une prompte décadence. A peine peut-on distinguer la Filli di Sciro de Guidu- baldo Bonarelli (1607), parmi les fades imitations du Tasse et de Guarini. Par le caractere romanesque de l’action, et plus encore par les somptueuses mises en scene qui lui servaient d'accompagnement, le drame pastoral se trouva faire double emploi avec l’opéra en musique, né vers 1600; ce nouveau venu ne tarda pas at l’éclipser, ou plutét a l’absorbcr. III Ni la composition et la représentation de l’Aminta, ni ses nombreux voyages en compagnie de ses protecteurs n’avaient détourné un seul instant le Tasse du grand projet de sa jeunesse, de l’oeuvre capitale de sa maturité, la Jérusalem délivréc. La premiere rédaction en fut terminée vers le milieu de 1575, en sorte que, durant l’été de la meme année, il put en donner lecture au duc Alphonse et a la princesse Lucrece. Mais avec l’acl1eve- ment du poeme prend En la période heureuse et brillante de la vie du Tasse : son long martyre commenca presque aussitét. Les causes en sont multiples, mais elles déri- vaient presque toutes de lui-meme; il faut résolumvnt éuarter le roman de ses amours avec les princesses de lwrrare, et de la vengeance que le duc irrité aurait tirée