Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/313

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Tonovno ·rAss0 293 une beauté supérieure. Clorinde, accompagnée d’un seul guerrier, est venue mettre le feu in la tour dressée par les chrétiens contre les remparts de la ville; surprise, elle est poursuivie et déliée par Tancréde, qui l’aime, mais ne la reconnait pas sous son armure : il croit avoir aH`aire ia un chevalier, car elle se défend avec vaillance. Enfin elle tombe, blessée mortellement, et demande ia son vainqueur de la baptiser, car elle vient d’apprendre qu’elle est née de parents chrétiens. Lorsque Tancréde, aprés lui avoir enlevé son heaume, reconnait Clorinde_ mourante, il a peine a conserver assez de force pour a donner la vie, par l’eau du baptéme, in celle que son glaive venait de'frapper » : Mentre egli il suon de’ sacri detti sciolse, Colei di gioia tramutossi e rise; E in atto di morir lieta e vivacc, Dir parea ; u S’apre il cielo, io vado in pace! » (XII, st. 68) i. Cette harmonieuse douceur de l’expression, jointe at la délicatesse, a l°intimité du sentiment, rappelle, surtout dans la stance suivante, un célebre passage du Triomphe de la Mart de Pétrarque, et l’égale peut-étre en perfec- tion. A plusieurs reprises, dans le poeme, l’inspiratiou religieuse s’exprime avec cet accent de sincérité et d’ém0tion contenue, et il y a la de quoi compenser ce que la piété des héros a d’un peu étroit, d’un peu forma- liste parfois, ainsi qu’il est naturel dans une uzuvre de ce temps. Il suffit d’év0quer le souvenir de Dante, pour sentir tout ce qu’avait perdu la grande inspiration chré- tiennc en deux siéclcs ct demi. 1. a Tandis qu’il pronongait les paroles sacramentelles, elle fut trans- Egurée par la joie, et sourit; au moment de mourir, heurcuse et pleinc do vie, elle semblait dire : a Le ciel (ouvre; je m’e¤ vais en paix. »