Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/322

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$02 LITTERATURE ITALIENNE G. B. Marino n°était d`ailleurs pas dépourvu de talent, · tant s'en {aut. La vivacité de son esprit et sa grande {aci- lité de versificateur lui avaient valu, des vingt ans, une certaine réputation, avec sa Canzone drfbaci, ou sc révele déja le caractere lascif qui sera celui de toute son oeuvre. Libertin, querelleur, chassé de la maison pater- nelle, et deux fois emprisonné pour des motifs peu respectables, il dut se sauver de Naples en 1599, se rendit a Rome, a Ravenne, puis a Turin; Ia il eut des démélés retentissants avec G. Murtola, secrétaire du duc Charles-Emmanuel, et fit de nouveau connaissance avec la prison. La cour de France, ou trénait Marie de Médicis, assistée de Concini et de Leonora Galigai, l`atti· rait : il s’y rendit en 1615, y acheva son poeme sur Adonis, commencé depuis de longues années, et le dédia, en 1623, au roi Louis XIII. L’appui de la cour, malgré bien des orages, ne lui manqua jamais, et il put mettre de coté d’assez jolies sommes, avec lesquelles il se hata de rentrer dans son pays. Les Napolitains l’y accueillirent en triomphateur; et l0rsqu’il mourut Ea quelque temps de la (1625), prématurément vieilli, usé par une vie désor— donnée, il passait pour le grand homme de son temps. Son oeuvre capitale, l’Ad0ne, est une suite ininter- rompue de digressions interminables, bizarremcnt gref- fées sur la maigre histoire des amours de Vénus et d’Adonis : le tout forme vingt chants d’environ 45 OOO vers. L’importance des plagiats qu’on y découvre démontre tout au moins l’étcndue et la variété des lectures, par lesquclles Marino s’était préparé au métier de poete. Prises a petitcs doses, ses octaves musicales, comme ses pieces Iyriques (la Lira, 1602-16i4) et ses idyllcs (la Sam/mgna, 1619) ne manquent ni d`agrément ni d’csprit; mais l`absence de toute mesure en rend rapidement la