Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/325

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ms XV1I‘ srtcmz 305 ia la mode pétrarquiste et mariniste; puis, sans jamais renoncer a l’art d`aduler les grands, il s’attacha parti- culiérement a l’imitation des élégiaques et des lyriques latins. Leopardi a porté sur_lui ce jugement excessif`: e< S’il avait vécu en des temps moins barbares, et s’il avait eu le loisir de cultiver son talent, il ent été, sans aucun doute, notre Horace, plus chaleureux peut-étre, ~ plus véhément et sublime que l’H0race latin ». Assuré- ment il y a dans ses poésies plus de vivacité, d’inspiration personnelle et parfois de {`orce que chez Chiabrera; ses déceptions, ses doléances sur la misére de son siecle, ses éclairs de patriotisme donnent a ses vers un accent qu’on ne trouve guére chez le poéte de Savone; mais en revanche Testi est moins virtuose, et son style se ressent davantage du mauvais gout du temps. Parmi les poétes de la génération suivante, deux seu- lement méritent d’étre mentionnés, tous deux Toscans : Francesco Redi, d’Arezzo (1626-1698), et le Florentin Vincenzo da Filicaia (1642-1707). Le premier, savant naturaliste et helléniste distingué, professeur de langue toscane et médecin des grands-ducs de Florence, doit surtout sa réputation a un dithyrambe, Bacco in Toscana, dans lequel Bacchus chante tour E1 tour les louanges des divers crus de Toscane avec une verve, un brio, une variété de rythmes, qui expriment ingénieusement l’ivresse croissante du dieu; d’ailleurs la vivacité et la pureté savoureuse de la langue donnent a tout ce qu’a écrit Redi un attrait bien rare dans les oeuvres de cette époque. Mais ce poéme frivole, ce jeu d’esprit en un millier de petits vers, qui parait étre un simple divertissement, a été tenu douze ans sur lc métier, et, Iorsqu’il Ie publia (1685), Redi le fit suivre d’un savant commentaire historique ct philologique! UTT‘RATURI ITALIINNI.