Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/339

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LB xv11¤ snicuz 319 lion du public. Il était reservé au xvn1' siecle de ramener le mélodrame au bon sens et au bon gout. Les dernieres années du xv1° siecle avaient vu naitre, in coté de l’opéra, une autre forme de l’art dramatique, la Commedia delfarte, moins féconde assurément et moins glorieuse, mais qui porta peut-étre aussi loin Ia répu- tation des artistes d’ltalie. Comme pour l’opéra, les débuts furent éclatants, et la décadence suivit de pres. Les caracteres essentiels de la Commedia dell’arte sont l`improvis5tion et la fixité des personnages, désignés sous le nom de ec masques ». .lusqu’5i1 dernier tiers du xv1° siecle, les comédies représentées dans les fétes prin- cieres étaient 5pprises et récitées par des acteurs d’occa- sion. En 1567 apparalt 5 Mantoue la premiere troupe de comédiens de profession. Ceux-ci, presque aussitét, rcnon- cerent 5 débiter fidelement un texte imposé, et donnerent libre carriere 5 leur verve : sur une trame établie 5 l`5vance, et ou étaient indiquées les entrées et les sorties, avec l’idée principale de chaque scene, ils broderent un dialogue dont la fantaisie imprévue plut comme une nou- veauté. La faculté d’improvisation que supposaient de pareilles comédies était moins surprenante qu’on ne le croit au premier abord, car chaque acteur représentait un personnage donné, toujours le méme : l’5moureux ou le vieillard berné, le capitan ou le pédant; il s’y immobi- lisait, s’identifi5it avec lui, jusqu’a lui donner son nom, ses tics, son patois. Lorsque le type 5insi créé répondait 5 une réalité, générale ou simplement provinciale, et ren- contrait I5 l`5veur du public, d`5utres acteurs le reprenaient et s’y adaptaient, avec de légeres modifications. Telle fut Yorigine des masqués. ‘ En outre chaque comédlen avait la mémoire bourrée de phrases, dc maximes, de mots 5 elfet, de tirades dont on