Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/343

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

L’ARt.ADIE in uénsusn 823 chemeut au pagauisme percat dans les moindres détails— de sa constitution : elle prit le nom d’ ¢< Arcadie mi; ses réunions se tenaient en plein air, dans le jardin des Muses, le Bosco Parrasio, c’est-E1—dire d’abord dans diverses villas de Rome et, un peu plus tard, sur le Janicule; ses armes furent un chalumeau enguirlandé de pin et de laurier. L’Académie eut ses lois, rédigées dans le style des Douze Tables par le savant Gravina; son pré- sident prit le titre de a Gardien » (Custode) du troupeau; les archives et le siege du comité directeur regurent la {`raiche denomination de << Réservoir » (Serbatoio), et tous les adhérents s’afI`ublerent de noms pittoresques, tels que Tirsi Leucasio (G. B. Zappi, d’Imola), Aci Del- pusiano Manfredi, de Bologne), Artino Corasio (Métastase), Cosmante Eginetico (Frugoni). Bientot ces naifs bergers furent légion; les princes, les rois, les papes voulurent aussi goiiter les douceurs de la vie pas- torale, en compagnie d’innombrables bergeres; il y eut des a colonies arcadiques » du nord au sud de la penin- sule, jusque dans les moindres bourgades; un long bélement retentit des Alpes A la Sicile. Cette vogue immense et soudaine ne peut nous faire partager, it distance, les illusions des contemporains : l’inspiration idyllique de Théocrite et de Virgile n’était pas une nouveauté dans le pays de Boccace, du Politien, de Sannazar, du Tasse et de Guarini; et cette prétendue révolution ne fit que consacrer l’état de choses existant. Des le milieu du xvu' siecle, la réaction contre les excés du niarinisme était a peu pres générale, et plusieurs poetes, sans attendre la constitution de l’Arcadie, avaieut échangé la vaine enflure et les attitudes héroiques contre une mievrerie a{l`ectée; on cite a cet égard deux Lom- bardo, Carlo Maria Maggi (1630-1699) ct le comta