Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/351

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L’AIlCADlE ET Mé·rAs1·As1; 831 raison ou de la morale — contenaicnt tout un pro- gramme de réformes. ` (Le fut un autre Vénitien, Apostolo Zeno (1668-1750), qui se chargea de le réaliser, au moins en ce qui concerne le poéme. Critique et historien distingué, A. Zeno crut, comme tant d’autres lettrés de son temps, que l’on pour- rait créer des situations et des personnages dramatiques par un simple effort de réflexion; cette erreur se recon~ nait at la froideur et a la dureté de son style. Du moins ramena-t·il le mélodrame au bon gout, a la régularité, a la dignité; il se proposa constamment d’adapter at ce genre quelques-unes des régles de la tragédie classique, surtout frangaise, mais sans violence, sans hardiesses excessives, en ménageant les habitudes prises; il réussit a faire accepter ainsi, parmi ses soixante-dix mélodrames, quelques muvres dont la tenue et la correction tranchent · sur le dévergondage des livrets jusqu’alors a la mode. De 1718 a 1728, A. Zeno remplit les fonctions de poéte de Ia cour impériale li Vienne, ou l`opéra italien était en grand honneur. Lorsqu’il redemanda sa liberté, et que l’empereur manifesta quelque embarras pour lui trouver un successcur, on dit qu`Apostolo Zeno conseilla d’appeler Métastase. Si l’anecdote est vraie, le critique clairvoyant, qu`était cet honnéte dramaturge, avait reconnu l’homme le mieux doué de son siécle pour faire triompher la réforme intelligemment commencée; aprés le théoricien, il fallait un poéte. lll Pietro Bonaventura Trapassi naquit a Rome, le 3 jan- vier 1698, d’un ancien soldat du pape, originaire d’Assise, qui tenait boutique de chandelles, de savon et autres