Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/383

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LA LITTIQRATURE xuonamz ur N,u·1oN,u.1: 363 Les préoccupations morales y éclatent des le retour de Goldoni a Venise, avec la Putta onorata, et la Buena moglie, qui en est la suite; il traite aussitot la question délicate de la désunion qui se glissait dans les ménages at la faveur de la mode choquante des sigisbées, dans l’U0m0 prudente, la Famiglia alell’ antiquario, il Cavaliere e la dama, et un peu plus tard (1753) la Dama prualente. Au reste, rien qu’a commenter les titres des comédies de Goldoni, on composerait tout un cours de morale familiere : ce ne sont que 44 bonnes familles », 44 tendres meres », 44 femmes sages », 44 {illes obéissantes », 44 vrais amis », etc. Tout cela est un peu anodin. Goldoni, trop optimiste, ne parait pas s`apercevoir que pour le mora- liste véritable, comme pour le psychologue et le méde- cin, la maladie est plus instructive que la santé; de lin, dans la satire des mmurs de son temps, une discrétion qui va jusqu’a la timidité. Cet enseignement positif et direct a encore uu autre inconvénient : il ne peut s’exprimer que sous forme de sermons plus ou moins adroitement incorporés dans le dialogue. Mais tel est l’enjouement et la belle humeur de cet aimable prédi- cateur, qu’il réussit E1 écrire des comédies morales fort divertissantes. En regle générale, ses bourgeois ont plus de cmur et de bon sens que ses nobles — témoin le marchand Anselmo dans il Cavaliere e la dama, — et le peuple en a plus que la bourgeoisie — voir le cafetier Ridolfo dans la Bottega del Cafe. Goldoni d’ailleurs s’attaquc moins aux nobles corrompus, prodigues et décavés, qu’aux bourgeois enrichis,.véritables singes des vices ‘ de la noblesse — qu’on relise la Casa nova. ll n’a certes aucune illusion sur l’étroitesse des idées et sur les tra- vers de la petite bourgeoisie, non plus que sur l’ign0— I