Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/402

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tion collective, simultanée, d`où elles sont sorties. Seules l`ont exception celles de ces muvres qui se sont emparées du poéte, l’ont arraché presque de force à tout autre travail et qui lurent composées dans un élan irrésistible: ce sont la belle tragédie de l’amour maternel, Mérope, et le drame biblique de Sazil (1782), bientot suivis de la fabuleuse Myrrha, victime impuissante d’un atroce destin (1784). C’est la qu’il est permis de reconnaitre ce que llart d’Alfieri a de plus spontané et de plus original. Saul est un caractére fermement dessiné, ou les meilleurs tragédiens d’ltalie aiment toujours in se produire. Les autres pieces méritent toutes plus ou moins la qualilication de << tragedies de liberté » que le poéte a donnée a quatre d`entre elles par excellence, ou tout au moins de a tragédies de volonté ». Passion de la liberté, exaltation de la volonté, voila en eil`et les sentiments dont s’inspirent constamment tous ses héros, simples reflets, de la personnalité d’Alfieri lui-méme.

« Allobroge indomptable qui, du haut de la scéne, a déclaré la guerre aux tyrans‘ »; telle est la définition d°Allieri qui est restée gravée dans la mémoire et dans le cmur des ltaliens. En janvier 1789, il dédiait son Brutus er Al popolo italiano l`uturo », et c°est avec raison qu’il est regardé comme le véritable précurseur de la révolution italienne : nul n°a plus contribue que lui à semer des germes de révolte dans les esprits, par son théâtre et par ses traités en prose, Della tirannide (1777), Del principe e delle lettere (1778-86), et le Panegirico a Traiano (1785). Ce gentilhomme, impatient de toute contrainte, fit donation de ses biens at sa ruzur, en 1778, rompant ainsi les liens féodaux qui le rattachaient au

1. Leopurdi, ode A A. Mai; Pnrini nvnit déjh uommé Aliieri 1 Fero Allobrogn r.