Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/410

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390 LXTTERATURB rrauuzvms temps, Giovanni et lppolito Pindemonte, de Vérone, fai- saient d’autres emprunts a l’Angleterre. Giovanni (1751- 1812) écrivait des tragédies ou l’in1lucnce de Shake- speare supplantait celle d’Alfieri, et Ippolito (1753-1828), grand voyageur, s’inspira surtout de la maniére dc Young et de Gray : en 1806, il commenga un poeme intitulé i Cimiteri, qu’il interrompit lorsque Foscolo aborda un sujet analogue. Il est curieux de voir la tradition clas- sique se juxtaposer, dans l’c2uvre d’lpp0lito Pindemonte, aux nouvcautés exotiques : ce disciple des Anglais rcste un fervent admirateur de Virgile dont il traduisit les Géorgiques; sa version poétique de l’Odyssée est peut- étre son oeuvre la plus connue. La méme période est marquée par l'épanouissement de la poésie dialectale, qui jusqu’alors avait eu des destinées fort modestes, sau1` pourtant a Venise : en Sicile parut G. Meli, de Palerme (1740-1815), et in Milan Carlo Porta (1776-1821), en qui l’Italie, sans distinction de provinces, a salué deux de ses grands poétes. Le premier vaut surtout par un sentiment delicat et mélan- eolique de la nature, et par une harmouie, une élégance toute grecque, a laquelle est associée, dans nombre de pieces, une rcprésentation tres savoureuse de la vie populaire. C. Porta est plutét uu satirique, dont la gamme s’étcnd des caricatures les plus bou1l`onnes aux éinotions intimes, touchantes, parfois pro1`ondes, tant il a su mettre de vérité, d`huma11ité, d’art,`de poésie en un mot, dans les scenes que lui inspira la vie milanaise. II Yincenz0l�onti, né le 19 1`évrier 1754, dans la province de Ferrare, a une 1`aible distance de Ravenne, passa