Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/425

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L,I'l`ALlE Nnonéomsmvs Loh genre. C’est dire qu’il ne réussit pas aussi bien dans la tragédie, ou il suivit fidélement les traces d’Alfieri. Son Tieste est un essai de jeunesse (1796) qu’il répudia plus tard; Ajace, représeuté a Milan en 1811, Ricciarda (Bologne, 1813), action médiévale dans un cadre classique, brillent surtout par les mérites d’une forme impeccable L’activité poétique de Foscolo, pendant les derniéres années de sa vie, se concentra toute sur une oeuvre qu’il ne termina jamais; le plan méme en demeure incertain : lc Grazia, dont la dédicace était réservée a Canova, auteur du groupe des Trois Graces (1814), devaient étre le développement du genre si heureusement inauguré par les Sépulcres. La mythologie grecque y fournit le voile allégorique sous lequel la pensée, malheureuse- ment, ne se laisse pas discerner avec une clarté suffi- sante, a en juger par les fragments rédigés, et par les nombreuix essais de commentaires qu’en a esquissés l’au- teur. La est la faiblesse des Graces comparées aux Sépul- cres, ou tout se subordonnait sans effort a une idee dominante. D’ailleurs les passages que nous possédons des trois hymnes (Vénus, Vesta, Pallas), concus sur le modéle des hymnes orphiques, renferment des morceaux descriptifs et des épisodes ou Foscolo a poussé jusqu”a ses plus extrémes limites la perfection plastique de la forme : jamais les mots, savamment agencés, u’ont plus heureusement rivalisé avec la couleur ou le relief. Ainsi, en dépit de sa profession de foi littéraire, en vertu de laquelle la raison d'étre et le but essentiel de l`émotion poétique sont d’instruire, son attachement au culte classique de la forme amenait Foscolo in composer une pure oeuvre d’art, condamnée, malgré tous ses efforts, in n’avoir d’autre uiérite que sa beauté méme.