Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/428

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L08 LITTIQRATURB rramisumu de mots, et commcnte les définitions et les exemplcs de la Crusca avec une verve qui s’épanche, tantot sous forme de lettres, tantot sous celle de dialogues et d’apologues. L’idée de Monti était que la langue italienne, bien loin cle résider exclusivement chez les écrivains toscans, est commune ei toute la nation; qu’il convient de la débar- rasser des archaismes et des ornements démodés, de l°cnrichir des termes scientifiques et des néologismes employés par les bons écrivains, meme étrangers ai la Toscane. Cette théorie est raisonnable a divers égards; elle repose cependant sur cette erreur, alors générale, que les phénoménes linguistiques sont uniquement d’ordre littéraire, et elle fait abstraction du langage parlé. Les étudcs philosophiques et surtout historiques ont . eu, au début du xxx° siécle, quelques représentants dis- tingués, Melcliiorre Cioia (1767-1829) et Gian Domenico Romagnosi (17614835), dans le domaine des sciences juridiques et sociales, ot t1"0is historiens remarquables a divers titres : le Piémontais Carlo Botta et deux méri- dionaux, Pietro Colle_tta et Vincenzo Coco. Ce dernier (1770-1823) avait pris une part active in la révolution napolitaine; il en raconta l’histoirc sous l’impression directe des événements (Saggic stcrico della rivoluzione di Napoli, 1801), avec une chaleur qu’il ne retrouva plus dans un roman historique, Platone in Italia (1805), imité du Jeune Anacharsis. Pietro Colletta (1775-1831) com- menca par étre un homme d`action, un des auxiliaires les' plus précieux de Murat a Naples; ce fut dans la prison ou l'Autriche le relégua, en Moravia (1821), qu’il vongut son Histoire du royaume de Naples de 1734a 1825; il la rédigeu a Florence, ou s’écoulerent les l1uit der- niéres annécs de sa vie. La passion politique et la haute vznleur morale et civique de l’auteur donnent in cette