Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/453

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LE xoimxrxsiiu ur Annssmvnxo Manzoni 433 cussion historique etjuridique sur le procés des << Untori ». L’autre question, sommairement traitée dans les premiers brouillons de l’Introduction, est celle de la langue et du style qui convenaient a une uauvre de ce genre, et, d`unc fagon générale, le probleme de la langue italienne. Cet ordre de recherches a longuement occupé l’auteur des Fiancés, au point de vue pratique d’abord, entre la pre- miére et la seconde edition, au point de vue théorique aprés 1840; il a résumé ses études dans ce domaine en un célebre rapport, adressé au ministre Broglio, en 1868 : Dell’unita della lingua e dei mezzi di di/fonderla, qui a contribué a porter sur son veritable terrain cette vieille querelle sans cesse renaissante. La seconde rédaction du roman d’une part, ce rapport de l’autre, et les nombreux ouvrages composés a l’occasion de ces deux publications ont fait entrer cette polémique séculaire dans une phase toute nouvelle, et ont préparé la solution que le temps ne peut manquer de rendre délinitive. L’idée fondamentale de Manzoni est que l’italien doit étre considéré, enfin, comme une langue parlée, et non comme une rhétorique artificielle, entretenue par les let- trés et les académies; cette langue usuelle, vivante, est donc représentée par un dialecte, non par une tradition écrite. Quel dialecte? Le toscan, le plus facilement com- pris de tous les Italiens et le moins éloigné de la langue Iittéraire — ou plus exactcment le florentin, qui possédc la richesse nécessaire pour exprimer toutes sortes d’idées, philosophiques et poétiques aussi bien que familieres. La distinction, si évidente pour nous, entre la langue écrite, qu’un Cesari et un Giordani s°eH`orgaient encore dc ramener a la pureté de sa source, au xrv° siécle, et la langue parlée, fait le plus grand honneur a la clair- voyance de Manzoni et a la surcté de son jugement. Il se LITTiRAT|JRE ITAI.IINNE•