Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/463

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recherches critiques et historiques, et bientôt Giordani s’assura que personne n’était mieux doué pour réaliser sa conception favorite du style italien : langue du XlV° siecle, style grec. La virtuosité du jeune homme alla jusqu’a écrire, sous le titre de il lllartirio dei SS. PP. del Monte Sinai, une prétendue traduction d’un traité ascé· tique du a un écrivain anonyme du x1v° siecle, et le P. Cesari uccueillit lu découverte sans defiance!

II

Philologue distingué à l'age où d’autres se contentent d’étre des écoliers, Giacomo Leopardi fut aussi un poete précoce. Des treize ans il composait une tragédie, Pompeo in Egitto, et quelques autres essais sans importance, qu°il n’a pas accueillis dans le recueil définitif de ses oeuvres. Le morceau le plus ancien qu’il y alt admis plus tard, un fragment de poeme en tercets, l’Appressa- memo della m01·te(1816), est déja empreint d’une melancolie caractéristique. Puis viennent deux élégies (1817-1818) que lui inspirerent ses premieres émotions amoureuses, provoquées par l’apparition ii Piecanati d’une cousine, Gertrude Cassi-Lazzari; celle—ci passa cinq jours chez les Leopardi, a lu {in de 1817, apportant à ce reclus de dix-neux ans la révélation fugitive du charme féminin, qui le bouleversa. Malgré quelques réminiscences trop reconnaissables de Pétrarque, le trouble, le sentiment de vide où le jeta le départ de cette vision de beauté épanouie — la cousine uvait sept uns de plus que lui -- y sont traduits avec force et sincérité.

Mais l’année 1818 est surtout marquee pur lu composition de deux « Canzoni » patriotiques d°une superbe