Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/472

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452 LITTERATURR ITALIENNB occasionnelles qu’il put encore se procurer, en parti- culier avec une nouvelle édition de ses poésies, lui permit de trainer loin du toit paternel les sept années qui lui restaient a vivre; sept ans d'agonie physique et morale, qui s°échelonnent entre Florence, Rome et Naples. IV Leopardi arriva ia Florence dans un état qui effraya ses amis, et, le 15 décembre 1830, il leur adressa la déchi- rante lettre a Agli amici suoi di Toscana », qui devait servir de prél`ace ia la réimpression de ses Canti; on y lit ceci : << J’avais espéré que mes eheres études seraient le soutien de ma vieillesse, et j`ai pu eroire que, en per- dant tout autre plaisir, tous les biens de l’enfance et de la jeuncsse, j”acquérais un bien qu’aucune force, qu’aueun malheur ne pourrait m’enlever... Deux ans avant ma treutieme année, j’en étais entierement privé, pour tou- jours sans doute. Vous savez que je n’ai pu relire moi- méme les feuilles de ce livre, et que, pour les corriger, j’ai du reeourir aux yeux et in la main d’autrui. Je ne sais plus me plaindre; la conscience que j’ai de la grandeur de mon infortune ne comporte plus de lamentations. .l°ai tout perdu : io sono un tronuo che sente e p.ena ‘. » La I`aculté.de penser, de sentir et de soui}`rir resta en e£l`et la derniére intaete dans ce corps appuuvri : il fallut encore qu’il s°éprit a Florence d`un violent amour, dont l’objet semble avoir été Fanny Targioni-Tozzetti. L`his- toire de cette passion demeure assez mystérieuse, mais elle l`ut des plus agitées : brusquement, en oetobre 1831, 1. a Je suis une masse inerte, qui sent et qui soullra. »