Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/474

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

454 LITTIERATURE m·ALmNNE et l’infinie vanité de tout. » Un an plus tard environ, Leo- pardi langait contre celle qu’il avait si ardemment aimét l’invective pleinc de mépris et de fierté : AdAspasia (1834). A ce moment le poéte était établi a Naples, ou l’avait conduit le fidéle compagnon de ses derniéres années, Antonio Ranieri. Cc personnage a été fort malmené par la critique modernc, pour le livre qu’il a écrit sur ses années de vie commune avec Leopardi. Il est certain que l’absolue exactitude ct la bonne foi ne sont pas les mérites éminents de cet ouvrage, et l’on a parlé a ce propos du malheur supréme infligé au poéte, aprés sa mort, par unc impiloyable destinée. Les torts de Ranieri biographe ne doivent pourtant pas faire oublier les soins affectueux et. la patience — il en fallut — dont il n’a cessé d’entourer l’agonie de l°infortuné. Leopardi se trouva bien de la compagnie de Ranieri, et nous aurions mauvaise grace a étre plus exigeants que lui; d’ailleurs le séjour de Naples, tantot a Capodimonte, tantot au pied du Vésuve, fut propice au malade; il ne renongait pas a la poésie : Ranieri écrivait sous sa dictée. C'est dans ces conditions qu'il composa, en 1835, le mélanco- liquc Tramanta della luna, et un an plus tard la Ginestra 0 il flare del deserto, la plus longue de ses pieces pure- ment lyriques et philosophiques, en 317 vers. Le genét est la seule végétation qui égaie les pentes ~ ravagées du volcan formidable; c’est ici, au milieu de cette désolation, que le stupide orgueil des hommes doit venir s'instruire sur les tendres soins dont la nature eutoure ses enfants, comme sur la grandeur, sur la puis- sance de ces pygmées, de ces fourmis : Non so so il riso o la pieté prevalei. 1. a Je ne suis si le riro ou la pitié Femporte. »