Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/475

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c1AcoMo L1·:01>ARm 455 La nature, mere dénaturée au cmur de marétre, est donc la grande ennemie de ses enfants, et l’origine des sociétés humaines doit étre recherchée dans l’instinct de conservation qui a poussé les hommes a se rappro- cl1er, pour se défendre mutuellement, sous la menace perpétuelle du danger commun. Dans cette admirable et terrible vision des ruines entassées au milieu du Plus riant des décors, se trouvent réunies en une syntliése puissante les meilleures qualités du poete : l’élévati0n de la pensée, qui de la contemplation de ses miseres individuelles se hausse sans effort a des conceptions générales, la froideur cinglante du sarcusme, un art exquis dans la description tantot de coins de paysage intimes et limités, tant6t des espaces infinis de lu mer ct du ciel`; enfin sa personnalité qui reparait, de fagon inattendue et charmante, dans ce fréle genét ec qui pliera, sans résister, sa téte innocente sous les cataclysmes destinés a l’écraser, mais qui ne se courbe pas lachement pour supplier son futur oppresseur, et qui ne dresse pas follement vers les étoiles son front orgueilleux. » Le caractére subjectif de cette poésie, éminemment lyrique, ou les idées philosophiques elles-memes sont traduites par des images et surtout par des sentiments, explique assez le succés` médiocre de Leopardi dans les autres genres, en particulier dans la satire. Il s’y était essayé des sa jeunesse, et il y revint sur le tard, avec sa Palinodie a Gino Capponi (1834), une piece encore inédite, i Nuovi credenti (1835) et surtout les Paralipo- meni della Batracomiomachia, auxqucls il travailla jus- qu’en 1837. L’objet que visent constamment ses traits est l’inaptitude, la lacheté et la sotte confiance en soi qu’il croyait découvrir dans le parti libéral italien : les espérances que celui—ci nourrissait touchant la possibi·