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472 LITTERATURE ITALIENNE dans la Scrilla (1841); Girella est le portrait boull`on de l`homme-girouette, qui passe avec une aisance merveil-

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gillino, le poéte flagelle l’abjecte servilité des auxiliaires dont s’entourent tous les gouvernements tyranniques. Les idées politiques de Giusti manquérent pourtant de précision : il aspirait de toute son ame a l’unité ita- lienne et a l’indépendance (lo Stivale, 1836); il savait, a n’en pas douter, qu’il ne voulait plus de a tedeschi » -— c’est-a-dire d’Autrichiens — en 'I`oscane (Delendd Car- thage, 1846); et, en dépit des faux libéraux, il avait con- fiance dans la liberté, dont le a vrai peuple » saurait bien trouver la voie (Alli spetlri del 4 settembre 1847); la république n’était pas pour lui faire peur (la Repub-

 blica, 1848), et il n’avait aucune confiance dans une

papauté libérale (il Papato di prete Pero, 1845). Mais il avait horreur des démagogues et des utopistes (gli Umani- lari, 1841); le peuple des carnpagnes lui paraissait pétri d’ignorance et de superstition (Apologia del lotto, 1838; Sortilegio, 1836), et il crut en 1847 que le grand—duc allait se charger d’assurer a ses sujets la liberté révée (A Le0p0ld0 II}. Sa trop courte vie ne lui a pas laissé le tcmps de discerner de quel cété devait venir le salut; et les accents les plus justes, les plus éloquents qu’il ait fait entendre sont en somme ceux de son patriotisme ofl`ensé par les dédains insultants de l’étranger (la Terra dei morti, 1841); il faut y joindre la vision qu’il eut un jour de l’humanité future; enfin réconciliée, quand auront cessé les luttes impies auxquelles les princes condamnent les peuples, avides de liberté et de paix (Sant°Ambr0- gin, 1846). Le plus grand attrait de la poésie de Giusti reste sa langue, vive, expressive, populaire, difficile pour qui n°est pas Toscan, mais capable de produire des eliets