Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/508

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

488 LITTIERATUHE ITALIENNE étrangéres, en particulier ii Shakespeare (Studi Shakes- peariani, 1897). Domenico Gnoli, romain (1838-1915), fut nommé en 1880 at la chaire de littérature italienne at l'université de Turin; il y renonca dés 1881 ; il devint et resta jusqu’£1 sa mort conservateur de la hihliothéque Victor-Emma- nuel at Home. Dés sa jeunesse il avait cultivé la poésie, mais en prenant divers pseudonymes, et puhlia des Versi (1871, sous le nom de Dario Gaddi), des Odi Tibe- rine (1879 et 1896, sous celui de Gina d’Arco), qui furent peu remarqués. Pour forcer l’attention de la critique, il eut recours in une mystification qui ohtint un plein suc- cés : il avait soixante-cinq ans lorsqu’il présenta au public deux volumes de vers, Fra terra ed as¢ri(1903) et Jacovella (1905), sous le nom d’un jeune poéte plein d’ardeur et de promesses, Giulio Orsini; et les deux volumes furent accueillis avec heaucoup de curiosité et de f`aveur. Quand Gnoli dévoila la supercherie, il eut les rieurs pour lui ; on dut reconnaitre que ses vers anté— rieurs ne manquaieut pas de f`ort estimahles qualités, et qu’il avait conservé une fraicheur de sentiments, une verve juvénile et le don d’une forme précise et hrillante, que possédent peu d’hommes de cet age. Arturo Graf`(1818—1913), né it Athénes, professeur de littérature italienne at l’l11llVBI‘Slté de Turin, fut un cri- tique et un historien d’une grande autorité; il écrivit méme un roman Il riscatto (1890); mais c’est en qualité de poéte qu’il mérite surtout d’étre rappelé. Son pre- mier volume de vers, Med1¢s¢i(1880), était d’une inspira- tion nettement pessimiste, puisée dans le sentiment de malaise qui envahit l’homme en face du mystére de sa destinée ; il ne s’ahandonne pourtant pas at ce plaisir de la douleur dont parle Leopardi, et ses recueils plus