Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/511

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(1874), auquel ont fait suite les gracieux paysages do Valsolda (1876), ou cette fime-de doux philosoplic se refléte dans une forme trés simple, trés unie, dédaigneuse des artifices anibitieux (Poesie complete, 1912). Une figure dc poéte, qui ne manque ni de relief ni d’unc certaine grandeur est Mario Rapisardi, de Catane (1844-1912), dontles muvres ont été ziprement critiquées et la personne violemment discutée en des polémiques regrettablss, auxquelles on voudrait que Carducci fut resté étranger. Hapisardi, sans doute, prétait le flanc a la raillerie, peut-étre in la caricature, par les incertitudes et les contradictions de ses premiers poémes, par Pintempérance de sa veine, qui ne lui permit janiais de choisir et cle se borner, et encore par son attitude déclamatoire de titan foudroyé mais non vaincu. Des hommes de gout, comme Arturo Graf, Francesco de Sanctis, et, plus prés de nous, G.—A. Borgese, ont rendu justice aux qualités réelles de Hapisardi, et il serait injuste dc ne pas lui assigner sa place dans le mouvement poétique au x1x° siécle. 44 Aprés Manzoni qui croit et qui prie, aprés Leopardi qui nie et qui maudit, le Sicilien est le poéte diabord du doute angoissé, puis d’une natu1·e bienfaisaute et doucc, enfin d’une résignation oii il retrouve la sérénité dans une nouvelle foi naturelle, sans joie, sans exaltation, mais empreinte d’une virilité calme et austére‘. » Rapisardi fut un solitaire, un autodidacte, inquiet, impétueux, obstiné, mais sincére et hautement respectable. Dans son oeuvre, qui est vaste, et dont bien des parties ne sauraient étrc défandues, se détache sa trilogie do Job (1884), le poéme de la douleur humaine, ou se fondent le plus heureusement lcs qualités du penseur et de l’éc1·i—

1. N. Vaccalluzzo, dans la Nuova Antologia, 16 février 1930.