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sourire : son volume Maternità (1904) a consacré cette évolution de sa pensée. Mais elle ne s’en est pas tenue là. Après Dal profondo (1910) et Esilio (1914), elle a publié, au lendemain de la guerre, Il libro di Mara (1919), en strophes non versifiées, simplement rythmées, qui traduit avec une force incomparable, parfois brutale, une passion brisée par la mort de l’aimé. Ensuite sont venus les Canti dell’ Isola (1925), inspirés par un séjour dans la lumineuse Capri, et Vespertina (1930), où les inquiétudes de l’âge mûr ne brisent pas les élans de cette âme ardente[1].

La poésie dialectale, toujours vivace en Italie, ne doit pas être oubliée ici. Elle a été brillamment représentée en Toscane par Neri Tanfucio (Renato Fucini, 1843- 1921), célèbre par ses sonnets pisans, à Venise par Riccardo Selvatico (m. 1901), à Naples par Salvatore di Giacomo (n. 1862), à Rome par Cesare Pascarella (n. 1858) : ses suites de sonnets sur des sujets détermiminés (Villa Gloria, la Scoperla dell’ America, etc.) constituent de véritables épopées traduites et commentées par l’imagination naïve et l’émotion sincère du peuple.



III


Les deux plus fortes personnalités qui se soient affirmées dans le domaine de la poésie, durant les trente années antérieures à la guerre sont Giovanni Pascoli (1855-1912) et Gabriel d’Annunzio (né près de Pescara le 12 mars 1863). L’un et l’autre ont subi, de façons diverses, l’influence de Carducci.

  1. En avril 1931, l’Académie d’Italie a décerné à A. Negri le grand prix des lettres, de 50 000 lires.