Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/568

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31*8 LITTIEIRATURE IIALIENNE elle est, en outre, 5 tel point_ dispersée, qu’il f`aut renoncer 5 y reconnaitre des courants nettement accusés.Quelques personnalités saillantes ou distinguées retiennent l’attention, et témoignent de la f`orce de rajeunissement qui bouillonne dans les générations nées depuis 1880. Mais parmi tous ceux qui ont cherché leur voie, ou la cherchent encore, par leurs propres moyens, selon leurs tempéraments, il f`aut se résigner 5 commettre des injustices, en ne citant pas tous les noms qui, pour quelque mérite, en seraient dignes. Voici d’abord un groupe de << jeunes » enlevés pré— maturément, et qui se trouvent donc appartenir déj5 au passé, apres avoir donné de brillants espoirs. Scipio Slataper, né 5 Trieste, en 1888, d’une f`amille slave lati- nisée, ardent patriote italien, mort face 5l’ennemi (1915), f`ut uu des membres les plus représentatifs du groupe florentin de << la Voce » (v. p. 533). ll a exprimé avec force dans son livre Il mia Carso (1912; trad. en fran- cais sous le titre << Mon frere le Carso nv) son attache- men—t 5 sa terre natale, et la vie médiocre de la bour- geoisie irrédentiste sous la domination autrichienne ; il a décrit avec amour l’5p1·e paysage du Carso rocheux, crevassé, qui domine Trieste, et d’ou la vue découvre l’Adriatique; il en a exprimé l’ame tourmentée, dou- loureuse ; il s’identifie avec << son Carso », et appar- tient donc 5 cette f`amille nombreuse d’écrivains modernes qui se racontent eux-mémes, et traduisent avec élo- quence, dans une langue vigoureuse, les espoirs et les déceptions de leurjeunesse. Le romagnol Renato Serra, mort également 5 son poste de combat (1884-1915), est un pur critique ; il a laissé un souvenir et des écrits durablcs (Le Zettere, 19141- ; Saggicritici, 1910-1920), en ce sens qu’5_la grande sureté