Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/595

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LE Movvmmwr LITTIIRAIBE ms mw A 4930 575 étre vu, le jour du flagrant délit — on est en p°lein vau- deville ——-; or dans sa plaidoirie celui-ci charge la Femme et glorifie le mari avec une si vibrante éloquence que Paolo est acquitté, ramené chez lui en triomphe; c’est du délire ! Cependant on repéche dans le lac un corps de Femme méconnaissable : point de doute, c’est l’épouse adultere, Savina; ses restes sont déposés chez Paolo, qui nly contredit pas. D’autre part, Savina revient secre- tement. Son mari la revoit avec joie, joie partagée, car ils n’ont jamais cesse de s’aimer. Seulement elle est aperque et reconnue par deux amis de Paolo — dont l’avocat complice — et ceux—ci expliquent au mari que son cas devient tres grave 2 acquitté quand il se déclarait assassin, il sera maintenant séverement condamné pour n’avoir pas assassiné, c’est—a-dire pour simulation de crime et faux témoignage, puisqu’il a reconnu sa femme dans la noyée anonyme. Exaspéré, Paolo déclare : a Je ne veux plus rendre compte de ma vie at personne, ni at la société, ni at mes amis, ni at la loi, en voila assez! » Il se prépare a partir avec Savina au moment ou reten- tissent les chants liturgiques des funérailles de l’in- connue. On comprend le grand succes obtenu par cette comédie originale, exposée avec une rare habileté scé- nique, ou la parodie jaillit spontanément de situations qui sont in la base de nombreux drames passionnels et judiciaires. Il sembla qu’une voie nouvelle s’ouvrit pour le théatre italien; on disserta savamment sur le masque et le visage, sur l’illusion et la réalité, sur l’étre et le paraitre, sur le vouloir et le pouvoir; on edt dit la révé- lation d’une philosophie nouvelle! C’était un exemple inattendu du pouvoir de l’illusion en regard de la réalité : il s’agissait simplemcnt d’une comédie fort amusante,