Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/88

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et de belles histoires d’amour.. Qui sauna allier ln noblesse des sentiments at lu finesse de l’intelligence... pourra les raconter, quand l’occasion s’en présentera, pour le plus grand profit de ceux qui n’ont pas d’ins- truction et qui désirent cn avoir. »

Les moyens mis en oeuvre, pour réaliser ce programme, sont fort disparates. Certaines nouvelles tiennent en quelques lignes, simples canevas destinés sans doute a étre complétés oralement; d’autrcs ont un développement normal. On y voit défiler sans ordre des personnages bibliques, comme David et Salomon, ou classiques, comme les fils de Priam, Alexandre, Thalès, Aristote, Sénéque et vingt autres — mais défigurés par l'ignorance populaire, au point que Pythagore y est donné comme un astrologue espagnol, et Socrate comme un sage Romain! — Voici des princes et des rois fort connus, Frédéric Il, Saladin, Charles d’Anjou, le farouche tyran de Padoue Ezzelino da Romano, le jeune roi d’Angleterre, fils de Henry II, avec d’assez nombreux seigneurs et troubadours de Provence; puis des héros de roman — le bon roi Méliadus, Tristan, Iseut, Lancelot —, enfin des docteurs, des étudiants, des bourgeois et le menu peuple italien, mais plus spécialement florentin. L’auteur a puisé at toutes les sources, et peut—étre a-t-il surtout consulté sa mémoire ou se croisaicnt, dans un désordre pittoresque, des souvenirs classiques, chevale- resques ou populaires, de belles et toucliantes histoires, des contes édifiants, et des boutadcs recueillies dans les cnrrefours, les unes malicieuses et fines, les autres plates et lourdes, parfois obseenes. Et ce singulier mélange est déja fort instructif par lui-méme : c`est l’image fidéle de tout ce qui s’agitait dans le cerveau d’un Flqrentin médiocrement cultivé, aux environs de 1290.