Page:Hawthorne, La maison aux sept pignons, Hachette, 1886.djvu/231

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— Un moment, jeune dame !… Veuillez demeurer, dit Matthew Maule. L’affaire que je débattais avec votre père est maintenant terminée. Il est temps d’aborder celle que nous devons traiter ensemble. »

Alice regarda son père avec une surprise mêlée d’embarras.

« Oui, ma fille, dit M. Pyncheon, non sans laisser percer quelque trouble et quelque confusion… Ce jeune homme, — il s’appelle Matthew Maule, — se croit capable, si je comprends bien ce qu’il m’a dit, de découvrir, par votre entremise, certain papier ou parchemin, égaré bien avant votre naissance. L’importance du document en question ne nous permet de négliger aucune chance, — même la moins probable, — parmi celles qui peuvent nous le faire retrouver. Vous m’obligerez donc, ma chère Alice, si vous voulez bien répondre aux questions que vous adressera ce personnage, et satisfaire à toutes les demandes, — licites et raisonnables, bien entendu, — qui paraîtront avoir pour objet la découverte susdite. Comme je ne dois pas quitter l’appartement, vous n’avez à craindre aucun abus, aucune inconvenance de la part de ce jeune homme ; d’ailleurs, cela va sans le dire, cette investigation, cette enquête (donnez-lui le nom que vous voudrez), sera interrompue aussitôt que vous aurez manifesté à cet égard le plus léger désir.

— Mistress Alice Pyncheon, fit observer Matthew Maule avec la plus extrême déférence, mais aussi avec une légère intention sarcastique, indiquée par ses regards et par l’accent de sa voix, mistress Alice Pyncheon doit trouver une garantie très-suffisante dans la présence de son père, et sous cette sauvegarde émi-