Page:Hawthorne, La maison aux sept pignons, Hachette, 1886.djvu/60

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plus particulièrement par les garçons en bas âge. Elle avait eu tout juste le temps de remplacer le « bonhomme » dont elle venait de se défaire, lorsque la sonnette vibra de plus belle et, la porte encore une fois ouverte, non sans les secousses et le tirage habituels, on vit reparaître le même petit marmot qui deux minutes auparavant avait quitté la boutique. Autour de sa bouche, qui de rose était devenue brune, quelques débris accusateurs disaient assez haut que le repas du cannibale venait à peine de s’achever.

« Qu’y-a-t-il, mon enfant ? demanda la demoiselle tant soit peu impatientée… Seriez-vous revenu pour fermer la porte ?

— Non pas, répondit le jeune drôle, montrant le « bonhomme » nouvellement installé. C’est l’autre, à présent, que je voudrais.

— Prenez-le donc ! » dit Hepzibah qui le lui tendit aussitôt ; mais comprenant que cette pratique obstinée ne la tiendrait pas quitte de ses complaisances, tant qu’elle aurait dans sa boutique un seul pain d’épice, elle retira sa main trop libérale. « Voyons votre cent ! » dit-elle.

Le petit garçon tenait sa monnaie toute prête, mais, en véritable Yankee, il eût préféré des deux marchés le meilleur. D’un air quelque peu chagrin, il déposa le cent dans la main d’Hepzibah, et en s’en allant, dépêcha le second « bonhomme » à la recherche du premier. La marchande de fraîche date laissa tomber dans son tiroir le premier résultat monnayé de ses opérations commerciales… Et maintenant, c’en était fait !… La trace sordide de cette pièce de cuivre, aucun liquide