Page:Hawthorne - Le Livre des merveilles, première partie, trad. Rabillon, 1858.djvu/128

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
99

le ramage des oiseaux, ou animées par de joyeux éclats de rire.

Mais ce qu’il y avait de plus merveilleux, c’est qu’il ne s’élevait pas une querelle parmi tous ces enfants. On n’entendait jamais de cris désagréables, et depuis le commencement du monde on n’avait pas vu une seule de ces petites créatures quitter ses camarades pour aller bouder dans un coin. Oh ! qu’il faisait bon vivre dans ce temps-là ! Il est vrai de dire que ces vilains monstres ailés, appelés les Peines et les Soucis, aujourd’hui presque aussi nombreux que les moustiques, ne s’étaient pas encore montrés sur la terre. Il est probable que jamais enfant n’avait subi une épreuve aussi pénible que celle de Pandore, se trouvant en présence d’un secret qu’elle brûlait de connaître et ne pouvait pénétrer.

Ceci n’était réellement que l’ombre d’une peine ; mais tous les jours cette ombre sembla prendre corps, tellement qu’à la fin la demeure d’Épiméthée et de Pandore eut un aspect plus sombre que celle des autres enfants.

« Mais d’où vient donc cette boîte ? répétait sans cesse Pandore à Épiméthée ainsi qu’à elle-même. Que peut-il y avoir dedans ?

— Toujours la boîte ! répondit-il enfin, à bout de patience. Je voudrais bien, chère Pandore, te voir parler de quelque autre chose. Allons, Viens avec moi cueillir des figues et les manger sous les ar-