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Il faut mentionner ici qu’un gros nuage noir s’était amoncelé depuis quelque temps dans le ciel, sans cependant parvenir encore à intercepter les rayons du soleil. Mais, au moment où Épiméthée atteignit la porte de la cabane, ce nuage commença à s’épaissir et à produire une obscurité soudaine. L’enfant entra doucement. Il voulait se glisser derrière Pandore et poser la couronne sur sa tête, avant même qu’elle s’aperçût de son approche. Il n’avait pas besoin de marcher si légèrement. Il aurait pu s’avancer à grands pas, aussi lourdement qu’un homme, j’allais dire qu’un éléphant, sans courir la chance d’être entendu de Pandore trop attentive à son œuvre. À l’instant où il pénétrait dans la cabane, l’imprudente avait la main posée sur le couvercle et allait le soulever… Il la contempla. S’il avait jeté un cri, elle aurait retiré sa main, et peut-être le fatal mystère n’aurait-il jamais été connu.

Épiméthée lui-même, malgré le peu qu’il en disait, avait bien aussi sa part de curiosité. En voyant que Pandore était résolue à découvrir le secret, il prit le parti de ne pas laisser sa petite compagne posséder seule le don de la science. Et puis, s’il y avait quelque chose de joli ou de précieux, il se proposait bien de s’en approprier la moitié. Ainsi, après tous les sages conseils qu’il avait donnés à Pandore pour la corriger d’un défaut, Épiméthée