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tel fut l’effet produit par la visite de l’être ailé, aimable et gracieux comme une fée. La charmante apparition vola d’abord à Épiméthée, posa légèrement le bout de son doigt sur le point enflammé où la première Peine l’avait piqué, et la douleur céda immédiatement. Puis elle effleura d’un baiser le front de Pandore, et sa blessure fut également guérie.

Après avoir accompli ces premiers actes de bonté, la brillante étrangère voltigea au-dessus de la tête des enfants, et leur sourit d’une manière si aimable, qu’ils pensèrent tous les deux n’avoir pas commis une grande faute en ouvrant la boîte : car cette gracieuse créature serait restée emprisonnée avec le reste de ces vilaines mouches à la queue armée de dards.

« Oh ! dites-moi qui vous êtes, demanda Pandore à la séduisante créature.

— Je m’appelle l’Espérance ! répondit la visiteuse ; et c’est parce que j’ai le pouvoir de consoler qu’on m’a emprisonnée dans cette boite, pour secourir les humains contre cette nuée d’horribles Peines que vous avez mises en liberté.

— Vos ailes sont de la couleur de l’arc-en-ciel ! s’écria Pandore. Oh ! comme elles sont belles !

— Oui ! elles ont un reflet d’arc-en-ciel ; car, si ma nature est joyeuse, je n’en suis pas moins faite de larmes tout autant que de sourires.