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sur l’herbe humide de la prairie. Nous ne saurions dire exactement combien il y avait de ces petits coureurs ; pas moins de neuf ou dix, et pas plus d’une douzaine ; petites filles et petits garçons, tous différents de taille et d’âge. C’étaient des frères, des sœurs, des cousins, et quelques jeunes amis invités par M. et mistress Pringle à passer une partie de l’automne avec leurs familles à Tanglewood. Je ne voudrais pas vous dire leurs noms ; je craindrais même de leur en donner qui aient été portés par d’autres enfants : car j’ai connu des auteurs qui se sont attiré de véritables désagréments pour avoir nommé les héros de leurs histoires comme certaines personnes existantes. Pour cette raison, j’appellerai mes petits compagnons Primerose, Pervenche, Joli-Bois, Dent-de-Lion, Bluet, Marguerite, Églantine, Primevère, Fleur-des-Pois, Pâquerette, Plantain et Bouton-d’Or ; noms qui, à tout prendre, conviendraient mieux à un groupe de fées qu’à des enfants réels.

Il ne faut pas croire que ceux qui composaient cette joyeuse petite troupe aient reçu de leurs parents, de leurs oncles, de leurs tantes, de leurs grands-pères ou grand’mères, la permission d’aller courir ainsi à travers champs et bois, sans être sous la tutelle d’une personne particulièrement recommandable par son âge et sa gravité. Ce respectable mentor s’appelait Eustache Bright ; je vous fais con-