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à la lui procurer, mais qu’il avait peur d’être changé en pierre, avant d’y parvenir.

« Et ce serait grand dommage, répondit Vif-Argent avec un sourire plein de malice. Tu ferais, il est vrai, une belle statue de marbre, et tu resterais ainsi bien longtemps avant de tomber en poussière ; mais on aime encore mieux être un jeune homme pendant quelques années qu’un bloc de pierre pendant des siècles.

— Mille fois ! s’écria Persée les yeux encore humides. Et puis, que deviendrait ma bonne mère, si son fils bien-aimé subissait une telle métamorphose ?

— Eh bien ! espérons que l’entreprise n’aura pas de résultats aussi fâcheux, répliqua l’étranger d’un ton encourageant. Si quelqu’un a le pouvoir de t’aider dans cette conjoncture, c’est moi. Ma sœur joindra ses bons services aux miens, et tu pourras triompher, quelque peu nombreuses que te paraissent aujourd’hui les chances de succès.

— Votre sœur ? répéta Persée.

— Ma sœur, répliqua Vif-Argent. C’est une personne pleine de sagesse. Quant à moi, je ne suis jamais à court d’expédients. Si tu as du courage et de la prudence, et que tu veuilles suivre ponctuellement nos conseils, tu n’as pas à craindre un seul instant d’être pétrifié par la Gorgone. Commence d’abord par rendre ton bouclier assez brillant et