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froide vapeur dont ils étaient enveloppés. Mais leur vol était si rapide, qu’en un moment ils avaient franchi ce nuage et se retrouvaient sous le ciel par un magnifique clair de lune. Toutefois, rien n’égalait en splendeur les météores qui éclataient tout à coup dans l’espace, semblables à un immense feu de joie dont la vive lumière faisait pâlir l’astre des nuits, dans un rayon de plus de cent lieues autour d’eux.

Tandis qu’ils poursuivaient leur course, Persée crut entendre quelqu’un voler auprès de lui, bien qu’il ne vît à ses côtés personne que Vif-Argent.

« Qui donc est près de moi ? dit-il ; le frôlement d’une étoffe légère, qui flotte dans la brise, a frappé mon oreille.

— C’est ma sœur, répondit Vif-Argent ; elle nous accompagne en ce moment, comme je t’en ai prévenu ; car il nous est impossible de rien accomplir sans elle. Tu ne peux te faire une idée de sa sagesse. Et quel coup d’œil ! Elle te distingue aussi nettement que si tu n’étais pas invisible, et je t’affirme qu’elle sera la première à découvrir les Gorgones. »

Ils planaient alors au-dessus du grand Océan, et voyaient au-dessous d’eux les flots s’agiter avec fureur et déferler sur la plage en y roulant une blanche écume, ou venir se briser, en bouillonnant, contre les rochers des falaises, avec un bruit qui, pour ceux qui se trouvaient sur le rivage, semblait le